Article

3 - Violences dans le football amateur : mieux vaut prévenir que guérir
by Williams Nuytens, Université d’Artois, Laboratoire SHERPAS


Theme : International Journal on Violence and School, n°6, November 2008

Keywords : .
PDF file here.
Click on the title to see the text.

ORGANISATION PROGRAMMATIQUE ET METHODE
Une définition théorique le suggère , l’espace des associations ressemble moins à un tout homogène qu’à une constellation de situations profondément disparates. On y trouve du bénévolat et du salariat, de la précarité et de l’aisance, de la permanence et de l’instabilité, de la vigueur et de l’apathie, de l’efficacité et de l’impertinence. De nombreux secteurs d’activité sont concernés ici : l’Education, l’Environnement, la Religion, la Culture, les Services sociaux, les Loisirs et bien évidemment le Sport. Ces deux derniers segments occuperaient même, selon une référence qui fait autorité, plus du tiers du total de temps de travail accomplis par les bénévoles dans notre pays . Cette même source nous offre davantage qu’une simple quantification : on apprend ainsi que le bénévole pratique en moyenne plus de deux types d’activité dans son engagement depuis la participation à un CA jusqu’à l’animation en passant par la participation à la recherche de fonds et à la collecte. Si cette caractéristique renvoie à l’idée d’une variété qui attire, elle rend peut-être un peu compte des difficultés que certains éprouveraient sur le terrain. Ceci me semble particulièrement recevable si les tâches supplémentaires appartiennent à la contrainte, aux registres des tensions comportementales. Mes observations répétées (les références des rapports figurent en bibliographie) dans quelques clubs de football de la région Nord-Pas-de-Calais permettent de soutenir un tel point de vue, comme elles ont montré combien certains encadrants avaient le sentiment de « ne plus y arriver ». Mais il y a plus : les enquêtes ont mis en évidence l’étendue des déterminants des agressions. L’hétérogénéité des logiques associatives, l’instabilité des expériences de bénévoles ainsi que l’étiologie complexe des violences dans le sport amateur justifient la position défendue ici : il n’y a pas de prévention des heurts sans évaluation des contextes d’action.
Il est question ici des violences et des incivilités dans le football du dimanche, des écarts dans les conduites. Tout cela revient à parler de déviances et de sanctions, de volumes de temps considérables consacrés aux règlements des situations, de volumes d’énergie non moins considérables pour éviter que les choses ne se dégradent. C’est à partir de ce constat qu’a commencé l’intention d’un temps de recherche consacré à la prophylaxie : il m’a alors été demandé de penser de futures interventions dans des clubs en difficulté. Avant de préciser ce protocole de travail, je me dois de le situer dans l’organisation programmatique qui l’englobe et qui en est le produit. Tout d’abord il faut souligner que le volet prophylaxique repose sur plusieurs étapes antérieures dont l’ambition aura été d’expliquer, de comprendre un phénomène complexe dont on ne savait pratiquement rien dans la région avant les « commandes » de la DRDJS de Lille. C’est par la combinaison de techniques de recherche que notre protocole s’est ouvert : exploitations bibliographiques, consultations d’archives (issues de la Ligue et de quelques uns de ses districts) et dépouillements quantitatif et qualitatif de leurs données (rapports des arbitres, feuilles de matchs…), caractérisations sociologiques et économiques des localités (à partir de banques de données produites par les services de l’INSEE), passations indirectes de questionnaires (destinés aux joueurs ainsi qu’aux présidents des clubs), conduites d’entretiens semi directifs (auprès d’encadrants techniques et administratifs). Quels sont donc les éléments de connaissances qui ont installé les protocoles de prévention des violences exposés dans cet article ? En premier lieu on peut avancer que les agressions sont bien liées aux volumes de violences liées au jeu, à la stabilité des effectifs au sein des organisations sportives (encadrants comme joueurs) plutôt qu’aux moyens financiers dont elles disposent, à une alchimie entre les caractéristiques environnementales / les moyens financiers des clubs / les sociologies des publics de licenciés. Mais il y a plus. La fatigue physique entre en jeu, la nature des oppositions soit l’identité des clubs aussi, tout comme les résultats sportifs voire plus précisément le déroulement de la rencontre. Cette ébauche étiologique, occupant cependant plus de cent soixante dix pages, a constitué les bases de ce volet prophylaxique après avoir alimenté d’autres investigations. Forts de ces enseignements retracés ici au plus vite, nous nous sommes dirigés vers une deuxième étape centrée exclusivement sur les discours des acteurs. Nous avons choisi d’en étendre les contours : nous nous devions de solliciter des arbitres sans tomber dans une « sociologie du zinc ». Le deuxième « paquet » de connaissances concerne la problématique des liens sociaux, soulignant l’importance du liant social à l’intérieur des clubs. On doit ici comprendre qu’une organisation dans laquelle les sociabilités restent purement fonctionnelles ne « résiste » pas, c’est-à-dire demeure perméable aux tensions. Enfin plusieurs dizaines d’observations de rencontres ont permis d’affiner les hypothèses issues des premières enquêtes. De falsifier les données encore et encore, jusqu’à atteindre un quasi-modèle relativement saturé dans lequel la place du tiers arbitral s’est affirmée au plan étiologique. Une fois systématisées, ces connaissances ont été exploitées en vue d’intervenir dans trois clubs nordistes choisis en raison des actes de violences qu’une partie de leurs publics (spectateurs, licenciés) commettait. Il s’agit de l’Olympique de Grande-Synthe, de l’Association Sportive de Roubaix Barbe d’Or et du Sporting Club de Roubaix 59. Comment ai-je élaboré les analyses étiologiques et les programmes d’intervention ? Pour démarrer je partagerai le point de vue de François Dubet pour qui « le choix d’une méthode dépend de la nature des questions posées » . Il faut néanmoins s’accorder pour dire que toute entreprise de changement social dans les associations ne peut se dérouler sans une démarche à partir des acteurs. Plus exactement, on doit comprendre que les opérations de préventions ciblées ne sauraient être judicieuses et surtout efficaces sans une réelle participation de celles et ceux qui vont les porter ; je cause ici des dirigeants des clubs. Le fait est qu’il existe une méthode appropriée pour ce genre d’intention. Je n’ai pourtant pas proprement travaillé à partir de l’intervention sociologique, il faut plutôt annoncer qu’il s’agit d’une inspiration fondée sur cette démarche . Inspiration est effectivement un terme plus juste puisque l’on ne peut pas dire, compte tenu des contraintes attachées à cette recherche, qu’il m’ait été donné de travailler d’une autre façon. Je n’ai pas pu constituer plusieurs groupes d’enquêteurs riches d’une formation de sociologue, je n’ai pas pu suffisamment répéter les réunions de travail dans l’environnement même des clubs et ailleurs, je n’ai pas décidé de réunir à la fois les encadrants et les contrevenants qu’ils soient de la même association d’ailleurs. Car l’intervention sociologique place les acteurs dans des réseaux de relations et des rapports sociaux dans lesquels se construisent les expériences sociales que l’on cherche à changer, à modifier. Mais qu’accomplit donc le chercheur au cours des réunions (puisque son action en aval et en amont paraît facile à estimer…) ? Il relance les discussions voire les stimule, il reste à l’écoute pour proposer l’analyse directement. Cet aspect est essentiel : c’est en réagissant à ses propres propositions que le groupe de travail travaille mieux. Il arrive toutefois que les analyses, telles qu’elles ont été comprises par le chercheur, n’emportent pas l’adhésion des enquêtés : peu importe. Le chercheur en formule de nouvelles, éclairé qu’il est alors par les points de vue des enquêtés et ses travaux préalables. Mais le chercheur peut aussi jouer avec l’erreur ; cela m’est arrivé au cours des situations. Pour deux motifs : d’une part pour produire plus de finesse dans les propositions de travail, d’autre part pour allumer voire embraser les échanges. Car il n’est pas aisé d’échanger, il n’est tout simplement pas aisé de bien comprendre ce qu’un interlocuteur vous raconte .
J’ai accompagné chaque réunion de travail des mêmes indications, des mêmes consignes. Les enquêtés ont pris connaissance : de la raison de mes visites, des principaux éléments étiologiques mis à jour par les recherches précédentes, des modalités de travail (deux réunions de travail peu espacées, toujours les mêmes interlocuteurs, le chercheur qui intervient quand il veut comme l’ensemble des enquêtés), de l’éventuelle poursuite des évènements (je n’ai jamais cherché à assurer que les choses allaient se poursuivre…). Ils ont par ailleurs tous entamé les travaux à partir d’une thématique simple (« Comment peut-on faire pour que les choses se passent mieux dans votre club, pour que les agressions et autres incivilités diminuent ? ») pour rebondir sur une relance fixe (« Comment créer plus de lien dans le club, je veux dire entre les joueurs et les dirigeants, les dirigeants et les familles des joueurs… ? »). En dehors de quelques enquêtés peu soucieux de respecter le protocole dans un premier temps (peu d’échanges entre les deux réunions…), les réunions ont bien fonctionné. Toutefois, je le pressentais dès l’entame de mon enquête, les modalités d’intervention restent tout à fait singulières : il faudra évidemment procéder au cas par cas. Est-ce étonnant ? Pas du tout si on se souvient que l’explication des déviances n’a pas de centre qui s’impose. Pas du tout si on se souvient que les éléments étiologiques s’articulent différemment d’un club à l’autre. Bien sûr nos clubs se ressemblent d’un certain point de vue, leurs populations sont souvent perçues comme relevant d’une même sociologie voire plus prosaïquement d’une même origine. Les réalités demeurent toutefois plus complexes comme je vais l’indiquer dans un premier temps ; celui-ci pourra alors laisser la place au détail des éléments prophylaxiques. Ceux-là n’ont effectivement aucun sens si on oublie de les raccrocher aux contextes ; cette faute est ici évitée. Nous allons au total disposer de la structure des opportunités dont il fallait tenir compte pour intervenir à Roubaix c’est-à-dire au cœur du SCO 59 et de l’AS Barbe d’Or, à Grande-Synthe c’est-à-dire dans l’Olympique. Celles-ci restent intimement liées aux ressources des clubs mais aussi à ce qu’ils ne possèdent pas. Les imaginations des enquêtés n’ont parfois pas débouché sur de la création : certaines situations nous renvoyaient plutôt l’idée d’un renforcement des choses en place tandis qu’ailleurs il fallait plus. Se dessine alors une problématique de la prévention des violences aux contours incertains, et aux contenus mêlant ressources existantes et outils à inventer de toutes pièces.


DES CLUBS DE COMMUNES SOUVENT STIGMATISEES
Le sens commun a pour habitude d’associer les cités, les endroits plus généralement, à une ambiance voire à une atmosphère de vie. La chose est facile à comprendre : nous opérons tous plus ou moins des jugements de valeur à propos de telle ou telle commune, de telle ou telle région. C’est une manière de situer et de se situer ; ce point de vue relève d’une construction complexe qui échappe parfois aux fabricants professionnels d’images . Les villes de Grande-Synthe et de Roubaix souffrent de ce mécanisme, on les stigmatise la plupart du temps. On évoque l’insécurité, l’immigration galopante, la pollution, l’urbanisation débordante et débordée. Qu’en est-il ? Et en quoi les éléments à venir changent-ils les points de vue communs ? Les variables organisationnelles ne se suffisent pas à elles-mêmes, c’est la raison pour laquelle cette contextualisation débute par de la donnée écologique. Mais celle-ci n’a rien de précis comme je l’entends : le lecteur ne trouvera pas de quoi différencier les deux clubs de l’ancienne cité du textile. Je rappelle que l’ensemble des données provient des services statistiques de l’antenne INSEE du Nord-Pas-de-Calais : d’une part à partir d’une exploitation de l’inventaire communal 1998 , d’autre part après réception bien entendu d’une commande détaillée. Les critères qui ont été retenus sont les suivants : « Activité : forme d’emploi », « Activité : chômage », « Formation : scolarisation et diplômes » et « Actifs ayant un emploi, mobilité ». Je le souligne avec insistance, la fonction de ces quantifications reste dans le domaine de la caractérisation grossière des contextes sociologiques dans lesquels les clubs se trouvent (60% des licenciés résident dans la commune de leur association sportive). Bref les caractérisations des cités n’ont pas à être placées au rang de variables explicatives : elles situent.

 

Nous sommes bien au cœur d’associations sportives urbaines, perdues au milieu de dizaines de milliers d’habitants, concurrencées par d’autres réseaux récréatifs parfois directement en rapport avec le football lui-même. L’exploitation des fiches profil montre davantage de finesses : mais ayons toujours à l’esprit qu’elles ne s’appliquent pas à l’ensemble des licenciés des clubs (puisqu’une partie des seniors résident dans la commune du club), de même qu’il serait osé de tirer des conclusions de la variable activité/chômage (seule une partie des pratiquants interrogés demeure scolarisés). En d’autres termes ces données suggèrent la sociologie des lieux, elles caressent une partie des gens qui y vivent, une partie des licenciés des clubs, une partie de leurs spectateurs. Voici approximativement les affluences moyennes des clubs (catégorie des seniors, équipe première, matchs de championnat, entrées payantes et/ou non) : SCOR 59 plus ou moins 100, Grande-Synthe entre 100 et 150, et Roubaix Barbe d’Or aux alentours de 75. Cela écrit, une récente observation in situ signale le caractère très grossier de ce type de quantification (Barbe d’Or a joué le club rival de Roubaix Hommelet devant plus de 500 spectateurs). Mais revenons aux critères d’identification et plus spécialement autour des indicateurs activité/chômage et scolarisation et diplômes. Précaires sont nos terrains. Bien au-delà même des moyennes nationales. Avec ses taux de chômage (32%) et d’activité (54%) alarmants, Roubaix devance quelque peu une ville de Grande-Synthe déjà bien « logée » (respectivement 27% et 53%). Ces environnements précaires renvoient cependant à trois clubs relativement bien pourvus aux plans budgétaires et d’encadrement. Passons maintenant à l’indicateur lié à la scolarisation et aux diplômes. Je m’appuie ici sur quelques données relatives à la distribution des populations (de 15 ans et plus) par diplôme (d’aucun diplôme avec les biais cités plus haut jusqu’à diplômes de niveaux supérieurs à BAC+2), en 1999. Que voit-on ? On constate d’une part que nos situations précaires du point de vue des taux de chômage, figurent des situations dans lesquelles les proportions de personnes pas ou peu diplômées (CEP uniquement, BEPC uniquement, CAP ou BEP uniquement) sont les plus élevées dans la région.


DES CLUBS DOTES D’UN CAPITAL ORGANISATIONNEL ELEVE
C’est dans les structures des clubs, dans leurs environnements et dans la sociologie de leurs publics que peut germer l’étiologie des déviances et ce faisant toute tentative d’intervention. On ne peut guère faire l’économie des contextes : c’est d’ailleurs ce qui a motivé la démarche de travail qui a gouverné ce temps de la recherche. Quels sont donc les contextes ici ? Plusieurs dimensions sont détaillées. « L’âge » des trois clubs de nos situations d’enquêtes. Les données suivantes le traduisent, les clubs se situent à des moments différenciés du temps long de l’histoire du football : long du point de vue de l’histoire des sports mais court évidemment du point de vue de l’histoire « classique ». Les « taux d’équipement » en ressources de nos trois clubs se situent au-dessus de la moyenne produite par les clubs des amateurs, ceux du football du dimanche. Si ces taux ne révèlent rien de leur utilisation, il est nécessaire de les détailler tout en les corrélant avec d’autres variables dites organisationnelles ; se précise alors une structure des opportunités d’actions. Elles sont, pour ce qui nous concerne, de deux registres : les actions liées aux jeux des compétitions, les actions liées aux violences. Le nombre de licenciés, le volume des encadrants ainsi que les fonds financiers traduisent l’importance d’un club, son rayonnement. Nos trois situations d’enquêtes se distinguent avec l’ASBO d’un côté (approximativement 300 licenciés répartis dans une douzaine d’équipes), l’OGS et le SCOR 59 de l’autre (respectivement 500 licenciés pour 20 équipes et plus de 400 licenciés pour 21 formations). La « différence » ne s’arrête pas là : on retrouve ces deux catégories dans le détail du capital logistique propre à chaque club (capital constitué à la fois des encadrants diplômés licenciés dans les clubs, de leurs salariés, du nombre de surface dont ils disposent pour entraîner et faire évoluer les compétitions, des moyens de locomotion utilisés au cours de ces dernières et/ou des séances d’entraînement).
En dehors de l’AS Roubaix Barbe d’Or, les organisations riches d’encadrants (administratifs et techniques) disposent d’un grand nombre d’équipements de jeu et des moyens de locomotion les plus pratiques. Dans le cas contraire, un poste budgétaire est prévu pour défrayer les parents accompagnateurs (chez les jeunes, en particulier à l’OGS). Pour revenir rapidement sur le cas de Barbe d’Or, la particularité reste très légère : elle se situe au plan du nombre de terrains mais reste compensée par un autre aspect du capital logistique (un terrain à Barbe d’Or mais dix salariés attachés au club). Les dernières enquêtes ont bien montré toute l’importance du terrain, voire des terrains, pour les dirigeants de ce club : la fabrication prochaine d’une enceinte devrait logiquement améliorer les choses. Mais encore faut-il que cela se fasse en partenariat avec les gens de terrain si je puis dire ; j’y reviendrai. Si les clubs bénéficient tous de moyens pour « transporter » les licenciés, les chiffres ne doivent pas tromper. En effet, derrière un apparent équipement se cache un jeu complexe et parfois très instable d’organisation des déplacements. Chacun le sait, les structures modestes vivent bien souvent des ressources que procurent les membres actifs sans qu’il y ait nécessairement une rétribution. Si celle-ci peut-être symbolique voire plus simplement difficile à cerner (vivre une sociabilité différenciée des temps de travail et de famille joue éventuellement ce rôle), sa nature expose les organisations à de fréquentes situations inattendues : selon ce qui se passe dans le reste de l’existence des personnes-ressources, le transfert des aides (c’est-à-dire ici des moyens de transport) ne se fera pas ou « pas comme d’habitude ». Cet aspect a particulièrement été souligné du côté du SCO Roubaix 59. Ceci ne veut en rien signifier que le club manque de fonds financiers (un club, quel qu’il soit, manquera toujours de finances pourrait-on dire de façon ironique…) ; voilà qui peut être dit des deux autres situations. Quel que soit le club considéré, le soutien municipal est constant mais à des degrés divers. Dans l’absolu des budgets communiqués, les richesses ne dépendent pas du niveau théorique des compétitions auxquelles participent les joueurs fanions. Sensiblement. Ainsi le budget le plus élevé est-il celui de l’Olympique de Grande-Synthe tout juste devant la situation du SCO Roubaix. Quant aux finances de Barbe d’Or, elles restent conséquentes (70000 euros environs) sans pour autant intégrer les charges liées aux emplois aidés et autres (une dizaine ici). Dans ces conditions, il m’est impossible d’être plus précis. Quoi qu’il en soit, et si je reste dans l’absolu des budgets communiqués, les disparités atteignent des niveaux proches de l’incompréhension si je mets côte à côte ces finances avec celles de petites structures. Il n’y a pas de proportion équitable entre d’un côté le volume de fréquentation des clubs et leurs assises financières ; c’est l’une des raisons qui m’a conduit à indiquer que le problème des déviances ne s’accroche pas à celui des « liquidités ». Les choses seraient trop simples, les biais trop évidents, les utilisations faussées nécessaires. Cela étant plus un club compte de licenciés plus ses dirigeants disposent de quoi « s’en occuper » : on retrouve ici les traces d’un engagement municipal souvent conséquent, celles aussi d’un football à l’organisation prévisible. En général. J’aimerais ici rappeler rapidement l’indice d’encadrement de nos clubs : ceci permettra de se faire une opinion rapide et efficace des situations, de disposer surtout de quoi comparer les terrains dès lors que seront soulignées les déviances commises ici et là. L’indice combine «nombre de licenciés » (avec un rapport par équipe pour chaque situation) et « nombre d’éducateurs diplômés » (avec un rapport par équipe pour chaque situation), il signifie aussi nos trois situations au travers de la variable « budget » (rapportée à chaque fois). L’indice final sera proposé par équipe, pour chaque situation et avec une extension par pratiquant : on pourra donc parler d’indice d’encadrement bien qu’il ne dise rien des dimensions qualitatives. Les entretiens accomplis par la suite ont notablement renseigné ces épaisseurs.


UN INDICE POUR SITUER
Mais pourquoi associer le budget, le nombre de licenciés et le nombre d’équipes dans notre indice ? Ne risque-t-on pas de tomber dans le « piège du réalisme » ? Simplement cette association de variables correspond à ce que l’on appelle un arbre de composition mêlant les variables dépendantes. L’indice doit par conséquent les intégrer. Le tableau suivant reprend chacune de ces variables ; attention toutefois de ne pas trop le faire parler .

 

Je le rappelle encore, chaque donnée provient des clubs (des présidents et/ou trésoriers) et un budget n’intègre pas systématiquement les charges liées aux emplois aidés par exemple. Mais ces conditions n’affaiblissent pas le principe de l’indice ; celui-ci n’est qu’un outil de synthèse, un matériau susceptible d’être amélioré mais surtout enrichi d’éléments compréhensifs issus des entretiens. Sa construction passe par plusieurs opérations statistiques, l’intérêt étant de ramener ces chiffres généraux au stade de la moyenne. Je présente donc le nombre moyen de joueurs par équipe, l’encadrement moyen par équipe, le budget moyen par équipe et le budget moyen par joueur. Là encore, il faut bien se garder de conclusions hâtives. Si les données du tableau précédent situent les clubs, elles ne suffisent pas en raison de l’absence de propriétés distinctives plus formelles. Quelques opérations sont donc nécessaires pour les ramener sur une base comparative, et moyenne, à partir de laquelle on « évalue » chaque situation. La confrontation avec les volumes de violences ne prendra alors que davantage de sens ; il en va de même pour ce qui concerne les protocoles d’intervention. Il s’agit de ne pas être leurré.

 

Eu égard à l’ensemble des données, compte tenu aussi de l’hypothèse rendant à l’encadrement par éducateurs diplômés un rôle explicatif, on devait s’attendre à constater davantage de sanctions et de violences pour ce qui concerne les clubs à l’encadrement relatif faible (ou moins élevé peut-on corriger). Par ailleurs, et pour exploiter au mieux l’indice d’encadrement effectif, je devais percevoir des situations tranchées entre les trois structures : de ce point de vue et de part sa position, le club de l’Olympique de Grande-Synthe devait logiquement se distinguer (un capital d’éducation et d’encadrement deux fois plus favorable). Mais les choses ne sont pas si simples, c’est-à-dire que ni les clubs ni leurs licenciés ne sont coupés du reste du social. On ne peut donc guère se contenter de ce seul aspect organisationnel car, me semble-t-il et jusqu’à preuve du contraire, le « problème des violences » relève de multiples dimensions qui font système ou non d’ailleurs : en la matière on ne sait pas trancher. L’organisation des clubs joue effectivement un rôle non négligeable dans l’explication, mais comment lui réserver l’exclusivité dans la compréhension ? Je rappelle ici que ce travail s’inscrit dans une sociologie de l’action qui, dès lors qu’elle concerne des organisations, est aussi appelée « approche par la contingence » c’est-à-dire mêlant variables organisationnelles et variables contextuelles . Les variables contextuelles ne renvoient donc pas essentiellement à l’écologie directe, proche et dans laquelle les pratiquants des clubs évoluent physiquement. Il convenait d’élargir les frontières de cet environnement, du physiquement connu et vécu jusqu’à ces espaces touchant l’imaginaire bien que reposant sur des réalités (les salaires des joueurs et leurs attitudes sur les grands terrains sont réels, leur retranscription chez les amateurs sont de l’ordre de l’imaginaire). Au total on se trouve en face de trois clubs dont il est aisé de décrire succinctement le profil : leurs indices d’encadrement restent élevés, les budgets sont importants comme les contingents de licenciés et d’équipes, les lieux de ces situations ont des taux de chômage situés très au-dessus de la moyenne nationale, une bonne partie des équipes fanions évoluent au niveau ligue. Mais plusieurs différences demeurent entre nos trois pôles de travail ici. Je pense l’avoir suffisamment démontré de sorte qu’il est vain de vouloir les rapprocher. Mais qu’en est-il à propos de leurs rapports aux violences ?


DES CLUBS CONCERNES PAR LE PHENOMENE DES VIOLENCES
La comptabilisation a nécessité de dépouiller les dossiers « longues suspensions » recensés du côté de la commission régionale de discipline et de ses « petites sœurs », c’est-à-dire dans chaque district. Nous parlons ici des violences hostiles relatives à toutes les catégories de licenciés (tous les âges, tous les pratiquants, tous les encadrants) : il peut s’agir de cas de tricheries certes, mais nous parlons le plus souvent d’agressions physiques entraînant parfois des arrêts de travail. Je tiens à rappeler que ces dossiers représentent le seuil minimum des volumes de violences hostiles puisque certains cas d’agression existent tandis qu’elles n’ont pas motivé d’instruction dans les commissions de discipline.
La diversité des agressions et l’absence de permanences « situationnelles » basiques ont longtemps troublé la réflexion objective. Et qui dit difficultés d’explication dit bien évidemment difficultés dans l’intervention. Il y a cependant plusieurs aspects intéressants qui se sont dégagés de mon travail, à ce moment. En premier lieu, l’observation rapprochée des retranscriptions d’incidents fait clairement apparaître l’omniprésence des arbitres : rares sont ces cas d’agressions (verbales, physiques) ne mettant pas malheureusement en scène l’arbitre de la rencontre. Car celui-ci est la victime, invariablement, qu’il soit officiel ou bénévole. Pourquoi en est-il ainsi ? On peut trouver des raisons qui concernent le corps arbitral, démarche prévisible et tellement facile : on dira qu’ils ne sont pas suffisamment formés, qu’ils n’arbitrent pas, qu’ils ne savent pas arbitrer, qu’ils pratiquent la provocation, qu’ils créent des injustices et des frustrations. Ces explications se tiennent et ne se tiennent pas, elles sont globalisantes : on peut néanmoins les considérer et souhaiter une fois encore qu’un travail de fond soit mené auprès des formations à l’arbitrage : les choses avanceraient dans ce sens mais on ne peut en aucun cas tirer de conclusions comme nous n’avons pas accès aux nouvelles formations. Pourquoi sont-elles essentiellement techniques ? Mais surtout pourquoi la dimension technique des compétences ne comporte-t-elle pas de volet relationnel, sociologique? L’explication par l’arbitrage n’a déclenché aucune « mesure » prophylaxique de la part des enquêtés dans nos trois clubs ; pas directement devrais-je souligner. Par ailleurs et pour en rester au plan des sortes de permanence, on doit se rendre à l’évidence : ce sont surtout les joueurs et encadrants de la catégorie des seniors qui alimentent les chroniques des violences. L’image d’un effritement des valeurs comportementales chez les adolescents comme cause première des agressions fait sourire ici : ce sont avant tout des adultes au sens commun du terme qui sont impliqués dans les agressions hostiles. Enfin, il faut souligner que les enregistrements de faits graves touchent toutes les divisions de pratique y compris les niveaux ligue. Bien sûr, une part importante des incidents survient au bas de l’échelle des compétitions mais cette proportion n’est pas définitivement significative par rapport à nos données. Ceci trouble en quelque sorte l’hypothèse d’une influence négative attachée à l’absence d’encadrants diplômés puisque, on le sait, celle-ci concerne davantage les petits clubs où s’installerait une crise du bénévolat.
L’observation attentive des trois clubs confirme ce trouble, toujours par rapport aux informations recueillies qui constituent un seuil minimum . L’examen des associations de Roubaix (l’AS Barbe d’Or est quatre fois présente dans les dossiers et le SCOR 59 cinq fois) et de Grande-Synthe (l’Olympique est mentionné à six reprises) accentue encore le problème de l’explication des incidents. Pour deux raisons. Tout d’abord, on dispose ici des structures pour lesquelles l’indice d’encadrement est fort. C’est même le club a priori le plus riche de ressources qui comptent le plus d’incidents : l’Olympique de Grande-Synthe. Faut-il y voir une probable influence des variables contextuelles ? Peut-être mais ceci n’est pas vérifiable : tous les licenciés n’habitent pas les villes citées, tous les incidents enregistrés ne concernent pas forcément des licenciés résidant dans les villes, etc.. Un seul cas me permet d’avancer que les explications posées a priori se vérifient : c’est bien peu. L’approche écologique (ou contextuelle) ne semble toutefois pas intégralement à oublier, comme le lecteur ne doit pas y voir d’influence de nature criminogène : on peut imaginer qu’un club comme celui de Grande-Synthe sans un indice d’encadrement élevé apparaîtrait plus gravement dans les « petits papiers des commissions », comme on pourrait imaginer que ce même club serait plus « producteurs » d’incidents s’il appartenait à une organisation moins dense. La taille raisonnable du district Maritime Nord, l’entretien des réseaux de sociabilité qu’il contient, l’autonomie constatée d’un des membres des commissions de discipline, tout cela limite sans doute le volume des incidents.


LA FABRICATION DE L’INTERVENTION
Si chaque club a « vécu » un protocole de travail reproduit à l’identique d’une situation à l’autre, les uns et les autres ont pu produire leurs propres outils d’amélioration. D’abord hétérogènes dans chaque association, les avis se sont accordés au cours des secondes réunions : un consensus se dégage donc au fil des lignes. Mais la diversité reste de mise d’une situation à l’autre. Si l’ASBO devrait pouvoir disposer d’une nouvelle ressource pour valoriser celles en place, le SCOR devrait pouvoir bénéficier quant à lui de quoi exploiter des ressources déjà existantes. Le cas de l’OGS associe les prophylaxies citées : on devrait y trouver une nouvelle ressource pour souhaiter une meilleure exploitation de celles déjà en place tout en les stabilisant au préalable. Ces trois figures de la plus-value appellent évidemment des précisions. Que faut-il entendre par « exploitation de ressources existantes » ? Que signifie « nouvelle ressource » ?
Les clubs retenus ici ne représentent pas des îlots sportifs de non droit, des associations dans lesquels les situations et atmosphères demeurent catastrophiques. Il y existe de la sociabilité, des réseaux de relations sociales parfois des plus denses. Mais il faut se méfier des apparences, c’est-à-dire des manifestations de profondeur sociale. On peut par exemple se rendre à l’une des rencontres de l’un de nos trois clubs et en conclure qu’il n’y a là nul besoin de créer du lien : les jeunes s’identifient aux adultes qu’ils voient jouer, des spectateurs âgés connaissent les encadrements technique et administratif. Mais nous parlons ici de ce qui se déroule alors lorsque l’équipe première d’un club joue : la plupart des footballeurs sont des éducateurs de jeunes et les « petits » s’identifient à eux surtout lorsqu’ils l’emportent. Mais qui sait ce qui se passe autour des équipes deux voire trois de ces mêmes clubs ? Ces trois clubs bénéficient d’un capital organisationnel élevé ai-je pu écrire, leur équipe fanion dispose donc de ressources tout à fait remarquables dans le monde du football du dimanche. Les niveaux de jeu restent élevés, les victoires dominent les défaites, l’identification est là : les jeunes s’attribuent ainsi plus facilement tout cela. Le lien existe. Et ceci dépasse le cadre des seuls jeunes licenciés, des dirigeants sont concernés, de simples spectateurs aussi. Mais qu’en est-il des autres formations dans les clubs ? Je souligne là un point important : nos trois clubs ne parviennent pas à travailler socialement au-delà des segments les plus enfoncés dans les compétitions et leurs intérêts. C’est dans ces autres niveaux que les carences apparaissent, c’est là que les liens et les liants restent à façonner. Il ne faut en aucun cas que les mesures prophylaxiques profitent d’abord aux « meilleurs joueurs » des trois clubs ; ceux-là passent après voire en même temps. Le décalage entre les « meilleurs » et les autres renvoient à l’idée d’un univers associatif à deux dimensions. Chaque club dissimulerait donc, parce qu’ils sont ce qu’ils sont et parce qu’ils ont ce qu’ils ont, deux logiques situationnelles pour ce qui concerne les déviances. Il ne faut pas les opposer, il faut guider les acteurs des trois associations à relier ce qu’ils s’évertuent inconsciemment à distinguer. Bien sûr voilà une donne que l’on retrouve dans la plupart des clubs, mais dans des organisations aux sociologies précaires les ressources pour faire « digérer » des traitements de faveur différenciés manquent. Les propositions décrites plus avant vont totalement dans ce sens. Il faut donc donner de quoi aux clubs, leur donner de quoi considérer autrement les « moins bons » pour qu’ils se sentent exister. Mais ils ne se sentiront exister que dans le regard de l’autre : celui-ci sera une sorte de Conseiller Principal d’Education à Grande-Synthe, ou bien un médiateur social à la fois technicien et logisticien dans le club de Barbe d’Or, ou encore un couple d’éducateurs déjà en place à Roubaix 59 (d’ailleurs autant au club qu’à l’intérieur des expériences scolaires des plus jeunes). Mais j’insiste : les mesures prophylaxiques devaient en priorité être prises chez les jeunes (tous les jeunes y compris et surtout les «moins bons ») et les équipes réserves de la catégorie des seniors. Car c’est là que les carences en matière de gestion des conflits, d’éducation à la norme et de respect se signalent. Les encadrants techniques des meilleures formations dans les clubs ne voient pas facilement de quoi nous causons lorsque sont abordés les thèmes des violences hostiles, des incivilités : c’est tout à fait significatif. Les déviances comportementales, du moins la plupart d’entre elles, sont relativement dépendantes de la performance. Mais celle-ci ne s’exprime pas essentiellement à travers le ou les résultats d’une équipe toute entière, comme elle ne renvoie pas simplement à un score. Une performance ce peut être une sélection dans l’équipe phare d’une catégorie, une déception ce peut être une situation de remplaçant. J’en passe.


CONCLUSION : LA PREVENTION CONÇUE PAR CAS NE SUFFIT PAS
Les différentes opérations prophylaxiques survolées ici montrent une évidence : si la prévention des violences dans et autour de la pratique amateur passe par la considération fine des réalités, elle doit en outre intégrer d’autres types d’outils. Bien que les analyses étiologiques consacrent effectivement les singularités, on sait qu’il est possible de les dépasser en s’intéressant au tiers arbitral et aux formations d’encadrants. N’oublions pas cependant qu’agir sur ces variables ne garantit sans doute pas les opérations de prévention, leur matérialité. Les arbitres et encadrants qui seraient éventuellement concernés par des programmes communs d’actions figurent ce bénévolat qui manque de temps, qui ne peut assister à l’ensemble des stages de remise à niveau, etc. : un outil de cette nature aurait le mérite de dépasser les limites de la prévention par cas à condition d’être amorcé par une forte volonté politique. Mais n’oublions pas un autre outil qui, pour l’heure, n’existe pas encore. Il serait fabriqué à partir de connaissances tirées d’enquêtes effectuées auprès des contrevenants et des victimes. Il faudra en passer par là, et le volume relativement restreint de faits graves autorise à imaginer la faisabilité d’une telle entreprise. Il faut souhaiter que les actions de prévention puissent intégrer les particularités, la variation des contextes. Comment pourrait-il en être autrement sachant que l’un des enjeux reste la production de socialité c’est-à-dire de quoi assurer la cohésion dans les groupes de personnes ? Car nous en sommes là pour l’instant. Mais qui sait si nous ne finirons pas par travailler sur la recréation de la sodalité ? Mieux vaut stimuler de quoi amener les uns et les autres à participer à des réseaux de relations en stabilisant des liens et des liants, plutôt que d’amener les uns et les autres à y figurer plus simplement. Dans le premier cas de figure on crée de l’identité et on finit par pouvoir jouer sur son évolution, dans l’autre on ne fait que placer des individus dans des espaces et l’on croit que les choses vont s’arranger. Cette ambition implique d’appliquer un programme de prévention élaboré à partir d’outils de plusieurs types. Le travail par cas ne se suffit pas à lui-même. Finalement la complexité d’une telle ambition fragilise peut-être l’intérêt de recourir aux actions de prévention au profit, c’est évident, de mesures réactives. Je ne crois pas et pour deux raisons. D’abord parce que prévenir revient à considérer les engagements des humains dans les associations, ensuite parce que prévenir c’est renforcer les normes sportives devant la pression de la « judiciarisation ».



Bibliography

Agulhon M., Bodiguel M. (1981). Les associations au village, Paris, Actes Sud, coll. Bibliothèque des ruralistes, 1981.
Amblard H., Bernoux P., Herreros G., Livian Y-F. (1996). Les nouvelles approches sociologiques des organisations, Paris, Seuil, coll. Sociologie.
Archambault E. (2002). Le travail bénévole en France et en Europe, Revue française des Affaires sociales, 4, 13-36.
Boudon R. (1979). La logique du social, Paris, Hachette, coll. Pluriel.
Boudon (1984). La place du désordre, Paris, PUF, coll. Quadrige.
Bromberger C., Meyer M. (2006). L’idée de région dans la France d’aujourd’hui. Entretien avec Maurice Agulhon, Ethnologie française, XXXIII, 3, 459-464.
Damon J. (2003). Désocialisés et désaffiliés. Remarques à partir du cas des SDF, Cahiers français, 314, 58-63.
Dubet F. (1987). La galère : jeunes en survie, Paris, Points.
Dubet F. (1991). Les lycéens, Paris, Points.
Gumperz J. (1989 éd. Française). Engager la conversation. Introduction à la sociolinguistique interactionnelle, Paris, Les éditions de Minuit, coll. Le sens commun.
INSEE/DATAR/Ministère de l’agriculture et de la pêche/IGN (1998). Inventaire communal 1998. Communoscopes cartovisions, région Nord-Pas-de-Calais.
Mignon P., Duret P. (1998). Faire vivre un club en Ile-de-France, Les Annales de la Recherche Urbaine, 79, 119-125.
Nuytens W. (2007). L’épreuve du terrain. Footballeurs, supporters et violences, Thèse pour l’habilitation à diriger des recherches en sociologie, université d’Artois.
Nuytens W. (2004). D’une étiologie à une prophylaxie : résultats des enquêtes (SCO Roubaix, O. de Grande-Synthe, ASBO Roubaix), DRDJS/Sherpas, Lille.
Nuytens W. (2003). Violences et incivilités dans le football des amateurs : déterminants et incertitudes, DRJS/Ligue de football du Nord-Pas-de-Calais/Sherpas, Lille.
Nuytens W. (2003). Violences et incivilités dans le football des amateurs : paroles d’arbitres, d’éducateurs et de dirigeants administratifs, DRDJS/Ligue de football du Nord-Pas-de-Calais/Sherpas, Lille.
Nuytens W. avec la participation de Chovaux O. (2002). Etiologie des violences dans la pratique du football amateur. Enquêtes sociologiques dans dix clubs du département du Nord, DRDJS/Préfecture du Nord/Sherpas, Lille.
Touraine A. (1978). La Voix et le regard, Paris, Seuil.


Read also

> Summary
> Editorial
> 1 - Régualtion cognitives, construction des règles et de la notion de justice chez des enfants de 6 à 12 ans vivant en Zone Urbaine Sensible
> 2 - L'éducation physique au 20ème siècle : une "discipline" scolaire structurée par la violence ?
> 4 - Analyse d'un dispositif de prévention des violences dans le football : observation participante et resistances institutionnelles
> 5 - Towards a theoretical understanding of violence in ice hockey


<< Back